EVENT 2.1 ~ Rejoins nous

Event 2.1 ~ Rejoins-nous

Gwendal,
Te sens-tu bien au refuge? Apprécies-tu les adultes? Nos geôliers? Connais-tu les longues heure en détention? Acceptes-tu d'être privé de ta liberté?
Si la réponse à cette dernière question est oui, détruis ce message et tiens ta langue.
Sinon, rejoins nous derrière l'espace d'entraînement ce soir, à 01h00. Seul.
Panic & Corneille

Code des polices par Espheni

Un message arrivé comme par magie sur le lit de Gwendal Andreïev. Ira-t-il au rendez-vous, proposé par les mystérieux.ses Panic et Corneille? Il ne sait ni qui iels sont, ni ce qu'iels veulent...

IMPORTANT
• Ce RP est réservé au groupe @Ewilan , @Espheni et @Ophélie . Les autres personnages ne peuvent pas intervenir! Rendez vous ici pour plus de détails.

Rappels
• Un RP correspond à un seul texte. Vous pouvez donc faire plusieurs RP pour un même événement.
• Nous devons tous les trois répondre au moins une fois au RP. Vous pourrez bien sûr faire autant de RP que vous voulez jusqu’à la fin de l’événement, assurez-vous juste qu’au moins une personne a répondu entre votre RP actuel et le précédent.
• Lisez bien tous les RP des autres personnages pour éviter les incohérences: si quelqu'un a dit qu'il faisait chaud, vous ne pouvez pas faire frissonner votre personnage.
• Vous ne pouvez pas obliger quelqu'un à faire réaliser une actions à son personnage parce que ça vous arrange, si le RP ne prend pas la direction que vous aviez imaginée, vous devez faire avec et vous adapter.
• Attention aux incohérences, relisez-vous bien, et si vous en repérez une dans le RP d'un personnage, vous pouvez prévenir la personne dans un autre sujet.
• Si vous avez une question, une remarque, etc, ne la posez pas sur ce sujet. Ici il ne devra y avoir que des RP.
• On écrit chacun son tour!

Gwendal tourna et retourna le bout de papier entre ses doigts. C'était forcément une farce des pouffiasses du Refuge. Mais pourtant, ces quelques mots avaient éveillés en lui une étrange sensation. Non, évidemment qu'il n'acceptait pas qu'on lui arrache sa liberté. Il serait prêt à tout pour fuir loin d'ici. C'était ridicule, mais, au plus profond de lui, il avait envie de croire que ce n'était pas juste des gamines qui lui faisaient une farce, que Panic et Corneille existaient vraiment, qu'ils avaient les moyens de faire changer les choses. Il étaient à peine dix-neuf heures, il aurait le temps de changer d'avis, mais il paraissait sûr de lui : cette nuit, il ira au rendez-vous, quitte à se faire ridiculiser. Le jeune homme se passa la main dans les cheveux, il lui restait encore toute la soirée à attendre, et se connaissant, il savait que ce serait compliqué pour lui de patienter. Il se demandait, si ce n'était pas une blague, qui pouvaient bien être Panic et Corneille. Evidemment, il s'agissait de pseudonymes. Aucune personne censée n'aurait eu le culot de nommer ses gosses de façon aussi ridicule. Ce serait très étonnant que ce soit des membres du personnel, de toute évidence, Panic et Corneille étaient des pensionnaires. Ce serait aussi forcément des garçons, les filles aurait trop peur de se casser un ongle dans l'histoire, ou pire, de se faire décoiffer. Essayant de ne pas se retourner le cerveau avec ces bêtises, Gwendal prit une feuille, un crayon et commença à dessiner pour faire passer le temps.



Lorsque le jeune homme se réveilla, il était 00:55. Il s'était endormi sur sa feuille. Il sauta sur ses pieds, enfila une veste noire et prit ses chaussures à la main afin de traverser le plus silencieusement possible le long couloir qui menait à l’extérieur. Lorsqu'il atteignit la porte, il enfila ses baskets et, silencieux comme une ombre, il se rendit à l'espace d'entraînement où l'attendaient deux silhouettes.

Ophélie, enfin, Corneille soupira en rentrant du self. Vraiment, recruter Gwendal ne risquait pas d'être facile. Déjà, il n'avait pas l'air de tenir les filles en estime, ça commençaient bien... Elle adressa un coup d’œil à Moon, il finissait de manger. Elle espérait que leur plan se déroulerait sans accrocs. Elle flâna un long moment dans le jardin, observant la lune, dégagée de tout nuages par un vent frais, avec intérêt. Elle ressemblait en tout point à celle qui était accrochée dans le ciel la nuit où, le lendemain, elle s'était réveillée avec un mal de crâne impossible. Elle s'en souvenait: elle passait toujours de longs moments à observer le ciel, de jour comme de nuit. Elle rêvait qu'elle reprenait sa forme animale et s'envolait par delà la mer. Pour en revenir à cette mystérieuse nuit, ses souvenirs étaient confus... Elle se rappelait vaguement la plage et une foule de gens. Et d'avoir nagé, sous forme de dauphin. Elle se souvenait toujours de quand elle usait de son pouvoir. Enfin, elle se souvenait l'avoir fait, pas pourquoi elle avait décidé de se transformer en dauphin à minuit devant des tas de gens. Minute... minuit?! Un détail étrange... Bah, peut-être que ça lui était venu comme ça. La matin, elle s'était réveillé avec la migraine et une envie de replonger dans le sommeil pour une décennie. À ce moment, elle se rappelait bien plus de détails.... mais, alors quelle essayait de les rattraper, ils lui filaient comme du sable entre les doigts. Elle avait souvent l'impression après un rêve, aussi avait-elle conclut que c'en était un. Cependant, là, sous la lune, ses maigres souvenirs lui paraissaient tellement réalistes...

Absorbée dans ses réflexions, elle n'avait pas vu que tout les pensionnaires encore restant dans le jardin se dirigeaient vers les chambres. Elle jeta un rapide coup d’œil à la pendule accrochée au mur de bâtiment principal et leva les yeux aux ciel. 23 heures... Certains disaient que c'était tard, pour un couvre-feu. Le problème n'était pas là. Le problème c'est qu'il y ait un couvre-feu, pensa-t-elle. Cependant, elle en avait ras-le-bol de la détention, aussi se dirigea-t-elle vers le bâtiment des chambres, non sans fusiller le gardien du regard. Il devait être dans un bon jour, car il ne le lui renvoya même pas. Pourtant, d'ordinaire, il la surveillait, comme Moon. Leurs heures en détention étaient trop nombreuses pour être ignorées. Si aujourd'hui il ne font pas attention à moi, ça nous facilitera la tâche ce soir. Ce soir. Perdue dans ses pensées, elle n'avait même pas remarqué qu'elle était arrivée devant sa chambre. Elle poussa le porte et la referma, puis s'allongea sur son lit.

Un grattement se fit entendre à la fenêtre. Elle se leva en maugréant; c'était une flemmarde de nature. Cependant, tout son agacement fut chassé lorsqu'elle reconnut un des chats errants qui vivait caché dans le jardin; un sourire fit place au rictus de mécontentement qui barrait son visage. La chat entra lorsqu'elle ouvrit la fenêtre. Ophélie frissonna. Il ne faisait pas chaud, ce soir là. Elle s'empressa de refermer la fenêtre, tandis que le félin reniflait ses jambes, en quête de nourriture. Avec la guerre, la rationnement pour les humains ne laissait guère de place aux animaux, ce qui fendait le cœur de la jaune fille. Évidemment, pouvoir prendre leur forme et communiquer avec eux ne facilitait pas les choses. Cependant, les chats du Refuge avait (contrairement aux enfants) trouvé un bon endroit: Ophélie profitait toujours de leurs vols nocturnes dans les cuisine pour leur rapporter un petit quelque chose. Bon, pas toujours beaucoup, mais assez pour garder des forces etc chasser un peu. Elle donna au félin une tranche de bœuf séché et un biscuit avant de s'assoir sur l'unique chaise, de sortir son carnet et d'esquisser le chat. Elle soupira de nouveau (oui elle le faisait beaucoup, depuis qu'elle était arrivée ici). Elle jeta un coup d’œil à l'horloge du mur. 23h30, elle avait encore longtemps à attendre. Il y a tellement de pendule dans ce Refuge, à se demander si il n'y a pas des caméras dedans, pensa-t-elle, en réalité agacée non pas par ces charmants appareils, mais par le temps qui défilait trop lentement. Remarque, ça arrange nos affaires. Tout le monde n'a pas de montre ici... Perdue dans des pensées sans queues ni têtes, elle finit pas s'assoupir.

C'était le moment crucial, Gwendal allait enfin savoir s'il s'agissait ou non d'une plaisanterie de très mauvais goût. En se passant la main dans les cheveux, un tic récurent chez lui, le jeune homme fronça les sourcils. Pour une raison inconnue, il se sentait menacé, mal à l'aise. C'était sans doute lié à la nuit, se dit-il, il n'avait jamais été très à l'aise avec le noir. En s'approchant, il reconnut Moon, un petit type roux suffisamment poissard pour aller en détention à la moindre petite incartade. Le second type était de dos, aussi Gwendal ne put le reconnaître. Ses cheveux noirs et sa silhouette, semblable à une asperge par sa finesse, lui rappelaient pourtant vaguement quelqu'un, mais il était incapable de se souvenir de qui il s'agissait. Ce n'était donc probablement pas une blague des autre débiles aux cheveux longs, il aurait été incapable de les différencier, elles se ressemblaient toutes. À présent, la question était de savoir ce que Panic et Corneille, ou plutôt ce que Moon et l'autre-type-dont-il-ne-se-souvenait-plus-du-nom lui voulaient. Lorsqu'il fut suffisamment près, Gwendal les interpella :
"Eh, les débiles ! C'est vous Panic et Corneille ? C'est vous qui m'avez envoyé un mot ? Vous me voulez quoi ?"
Ce fut à ce moment-là qu'il reconnut les étranges yeux verts du second type. Ophélie Brekker. Une fille.

Une grimace tordit le visage d'Ophélie lorsque des pattes griffues appuyèrent sur son visage. Avec un grognement de douleur, elle prit conscience de s'être assoupie et espéra très fort ne pas avoir raté le rendez-vous -ce Gwendal ne lui pardonnerai jamais, étant donné qu'elle était une fille. Elle chassa le chat qui avait pris ses aises sur son visage et vérifia l'horloge, l'esprit encore un peu embrumé par le sommeil. Un soupir (oui, encore) de soulagement lui échappa à la lecture de l'heure: 00h32. Elle avait encore un peu de temps. Il faisait maintenant nuit noir, mais ses yeux, apparentés à ceux des chats, lui permettaient une vue correcte en se passant de lumière (ce qui était pratique, avec ce stupide couvre-feu). Elle se leva en se dirigeant vers la malle qui traînait au centre de la chambre quand des pas retentirent dans le couloir. La seule ronde de la nuit, et assuré par de jeunes agents: la plupart des gorilles de la sécurité en profitait pour se reposer. Les deux personnes, deux jeunes filles, d'après leurs voix, discutaient tranquillement, visiblement peu soucieuses de ne pas réveiller les enfants.
<< - Eh, entendit-elle, tu sais que cette pauvre Laurie s'est retrouvée à surveiller un gamin en détention?
Dans sa chambre, Ophélie se figea. Si c'était Moon, elle allait lui casser les genoux, l'étrangler et le bouffer ensuite. Hors de question qu'elle se retrouve seule face à la "future recrue".
- C'est qui? La grande brune ou le petit roux? Ils sont toujours en Détention eux.
- Le petit roux, je crois qu'il s'appelle Moon.
- Sérieux, encore lui?! >>
La fille aux yeux de chat fut soudain, passé la vague de colère envers cet imbécile, prise de panique intense. Comment allait-elle faire ça toute seule? Elle rumina de longues minutes. Finalement, elle secoua la tête et son regard se posa sur l'horloge. 23h40. Moon et elle avait convenu 23h45, afin d'être là en avance. Alors, y allait-elle ou pas? Seule cela risquait d'être dur, mais ils ne pouvaient pas laisser passer leur chance. Et puis l’illusionniste avait toujours su se débrouiller, il sortirait peut-être. Avec une grimace, elle se dirigea vers la fenêtre et l'ouvrit, la boule au ventre. Le chat-réveil en profita pour s'échapper tandis qu'elle se transformait en corbeau et rejoignait le lieu de rendez-vous. Cet oiseau étrange fit quelques loopings en découvrant Moon qui courait en direction du lieu de terrain d'entraînement. Elle le trouva essoufflé en atterrissant, et le fusilla tout de même du regard, pour la forme. Pendant qu'il reprenait son souffle, elle se tourna vers la plage, rêvant comme souvent de continuer à voler à en perdre le souffle au dessus de l'eau.
Elle n'entendit donc pas les pas de Gwendal, qui se dirigeait finalement vers eux.

Bon, ça commençait bien. Ce Gwendal semblait ravi d'être présent. Elle était néanmoins heureuse que Moon la désigne comme chef. Elle ne se considérait pas comme telle. Bref, se dit Ophélie pour couper court à ses réflexions, ce n'était pas le moment de digresser. Elle allait parler, et on verrait bien si la misogynie fracassante de leur hôte était forte au point qu'il ne l'écoutes pas.
<< - Salut, dit-elle, déterminé à ne pas le laisser parler, moi c'est Ophélie, Ophélie Brekker, au cas où tu ne m'aurais pas reconnu. Tu pourras m'insulter ou partir après, anticipa-t-elle, mais commence pas écouter ce que j'ai à te dire, on verra après. Donc moi c'est Corneille, lui c'est Panic, les noms de code ne servent plus à grand chose de toutes façons. Si l'idée te venait de nous dénoncer, sache qu'on est habitués à la Détention, tout les deux, et qu'on est plus nombreux que tu ne le penses. Bref, ce n'est pas ça qui va nous arrêter. Si tu es ici ce soir, c'est parce que Moon et moi avons essayé de coordonner une "Résistance" au sein de ce Refuge pourri.
Bon, le moment était venu de lui dévoiler ce qu'ils faisaient. Mais si elle racontait tout, c'était dangereux... Bon, vas-y, au pire, tu récoltes quelques heures dissuasives en détention...
- Nos actions, en gros, continua-t-elle après une courte hésitation, c'est des commandos nocturnes: on va voler de la bouffe aux cuisines. Mais pas celles des enfants, où ils achètent des trucs à bas prix et parfois périmés - oui oui, on a pu constater ça -, mais plutôt dans celles des adultes. On a donc plus souvent de la viande, des biscuits... Une fois on a même trouvé une tablette de chocolat. On "visite" le Refuge aussi, on en dresse des plans très détaillés, avec toutes les portes, placards et issues. Et aussi qui occupe telle chambre, etc. On apprend tout ça sur le bout des doigts, c'est utile pendants les expéditions. On repère les serrures, on vole une clef le temps d'en faire un double, on se constitue un trousseau (dont on se sert un minimum, si on était pris avec ce serait la fin). On vole des thunes à certains membres du personnel, mais jamais de grosses sommes, ce serait trop risqué. On va lire les dossiers des membres du groupe, comme ça on peut avoir notre état de surveillance, comment va notre famille, ce qu'il en est de notre situation à l’extérieur... On écoute aux portes parfois; que se passe-t-il dehors? Et on a un stock de conserves aussi. Tout ça dans le but...
Ophélie hésita, repris son souffle. Elle avait dit tout ça très vite, et elle en avait surtout beaucoup dit. Mais elle était convaincu que ce Gwendal les jugerait par leurs actes; autant terminer, alors, maintenant qu'elle avait commencé.
- ... Tout ça dans le but de s'échapper, termina-t-elle finalement. Seuls, on arrivera à rien. Alors on fait tout ça, pour un jour tous partir sans risques, et couvrir nos arrières quand on partira. Après, il est probable qu'on se sépare... Mais autant essayer de sortir d'ici tous ensembles. Non? Bon, maintenant que tu sais tout, tu peux sois rentrer dans les dortoirs et te taire, sois nous rejoindre... Alors?
À ce moment, un fracas retentit du côté du bâtiment principal, suivit de cris.
- Et dépêche-toi, reprit-elle, parce que Moon s'est échappé de la Détention pour venir, et qu'ils vont se mettre à se recherche.

- Okay, je vous rejoins.
Tant mieux. Maintenant, il ne restait plus qu'à se tirer de là. Ophélie entendit soudain des pas et des cris qui se rapporochaient, bien plus près que tout à l'heure. C'était fichu. Ils ne pourraient pas nier s'être tenus là, et de toutes manières Moon était déjà sensée être en détention; perdus pour perdus, autant les attendre et se battre, pensa-t-elle, agacée. Non, pas vraiment agacée. Elle avait envie de se battre. Elle haïssait ce refuge qui était une détention permanente.
Soudain, Moon l'attrapa par le bras. Il avait sans doute compris ce qu'elle s'apprêtait à faire. Elle l'entendit vaguement crier à Gwendal de courir par dessus le tapage, et Ophélie s'élança à la suite du roux. Elle ne vit pas la nouvelle recrue les suivre, peut-être était-il moins rapide. Mais si il se faisait prendre? La jeune fille espéra seulement qu'il ne cafterait pas, même si il n'avait pas l'air d'être de ce genre là. De quel genre d'ailleurs? Genre beau gosse, pensa-t-elle avec un sourire. Elle secoua la tête; ses pensées s'égaraient. Ce fut justement Gwendal qui la ramena au présent en criant:
- Au cas où vous vous demanderiez ce que j'ai foutu : je nous couvre ! Autant vous avez l'air d'en avoir rien à cirer, autant j'ai pas envie de me les geler en Détention demain.
Ophélie ricana.
- Si tu nous rejoins, tu risque la Détention à chacune de tes missions tu sais, haleta-t-elle, sa voix hachée par la course. Si tu veux ce soir on peut te couvrir, mais après tu assumes si tu te retrouves puni.
Ils arrivaient vers les bâtiments.
- Bon bye, lâcha-t-elle avant de se transformer en papillon de nuit et de s'envoler vers sa fenêtre ouverte.
Cette forme lui demandait plus d'efforts, mais elle était plus discrète. De toutes façons, Moon était déjà censé être punie et Gwendal s'en sortirait très bien, il y était presque. Elle se faufila dans sa chambre et se ré-métamorphosa avec un soupir. Elle était fatiguée. La forme papillon l'avait épuisée.

Ophélie avait couru pour être à l'heure au petit déjeuner, tellement sa métamorphose de la veille l'avait épuisé. Elle avait eu beaucoup de mal à se réveiller et son humeur s'en ressentait, mais elle fit très attention à ne pas le laisser paraître au petit déjeuner, de peur de se faire prendre par les colosses de la sécurité qui allaient visiblement les coller toute la journée. Bref, elle parla de tout et de rien avec Moon, comme n'importe quelle pensionnaire normal.e. Elle quitta le self avec Moon, et allait s'engager dans la direction de son premier cours quand elle décida de faire un petit tour dans les couloirs. Elle n'aimait pas spécialement le latin et rater quelques minutes de classe ne lui ferait pas de mal. Il fallait qu'elle se prépare psychologiquement aux prochains jours: il allait être très dur de monter des actions, et encore plus de faire la gentille petite fille. Soudain, au détour d'un couloir, elle entendit la voix de Moon, qui parlait, selon elle, assez fort pour être entendu de tout le Refuge, et qui, en plus, disait LE truc qui ne devait pas être entendu par le Refuge en question.
- Alors, ça fait quoi d'être un rebelle? dit-il.
Bon sang, pensa-t-elle, il est vraiment débile ce gamin!
Il parlait à Gwendal. Ophélie se planqua au coin du couloir, derrière la nouvelle recrue, pour entendre la suite. Tout en suppliant que personne n'ait entendu. Surtout pas les gardes. Mais quel idiot!

- Alors, ça fait quoi d'être un rebelle ? demanda Moon.

Gwendal ricana en se passant la main dans les cheveux, geste qu'il était persuadé être irrésistible.

- Parce que ça devrait me faire quelque chose ? rétorqua le jeune homme. Jusqu'à preuve du contraire, on a juste discuté puis couru. Si tu te le demandes, non, je n'ai pas fait de rêve de rebelles à base de courses-poursuites, d'extraordinaire cascades, de jolies filles - bien qu'un peu cruches - à sauver et de mafieux en costard.

En affichant sur son visage un sourire en coin des plus hautains, il ajouta :

- Alors, non, ça ne me fait rien d'être devenu un rebelle.

Moon n’était pas sûr d’apprécier l’attitude de Gwendal. Il avait pris ce ton condescendant qu’ont les adultes qui veulent marquer à tout prix leur supériorité, ce ton hautain qui donnait à Moon envie de lui mettre son poing dans la figure — et plutôt deux fois qu’une. En plus, il avait fait ce geste ridicule du mec qui se croit au-dessus de tout. Insupportable.

— Arrête avec tes répliques digne des films Marvel, mec. Ces trucs sont complètement dépassés. En tout cas, tu pourrais parfaitement interpréter Doctor Strange: aussi égoïste qu’il est bête, cracha-t-il avec toute la hargne donc il était capable. Et faible. Comme toi.

Moon était satisfait de lui-même: il n’était peut-être pas aussi confiant et sûr de lui que ce crétin, mais au moins, il lui restait assez de neurones pour faire des références aux vieux films de super-héros du début du siècle, et c’était beaucoup plus classe que les répliques pleines de mépris de son interlocuteur.

— Si c’est pas assez pour toi, continua-t-il, t’as qu’à aller voir ailleurs.

Au moment où il allait s’éloigner, Moon remarqua un bruit venant de l’entrée du couloir. Un bruit qui n’augurait rien de bon.

— Les gardes sont là.

Sur ces mots, il s’enfuit en laissant Gwendal à son sort, et s’arrêta à la première cachette qu’il trouva pour observer comment se débrouillerait l’autre. Montre-moi ce que tu sais faire, Doctor.

Ophélie soupira. Ce Gwendal parlait sur un ton tellement hautain qu'elle avait envie de faire un remake du vieux film Les Oiseaux en utilisant ses pouvoirs. Quant à Moon, elle espérait fortement qu'il résisterait à l'envie de lui casser la figure. Si ils faisaient trop de bruits, les gardes... Argh. Elle préférait ne pas y penser pour le moment.
— Arrête avec tes répliques digne des films Marvel, mec. Ces trucs sont complètement dépassés. En tout cas, tu pourrais parfaitement interpréter Doctor Strange: aussi égoïste qu’il est bête. Et faible. Comme toi.
Moon avait lâché ces mots avec une forte colère. La jeune fille sourit dans le noir, partagée entre l'envie de le frapper et l'envie de rire comme une folle. Elle était fan de Doctor Strange, mais l'Illusioniste moins.
Elle savait qu'en cet instant, il devait être fortement auto-satisfait, et Ophélie avait l'impression qu'il avait cloué le bec de l'autre andouille.
— Si c’est pas assez pour toi, t’as qu’à aller voir ailleurs, continuait-il.
Oui, bon. Il ne devait pas y aller trop fort, il ne s'agissait pas d'inciter les recrues à partir avant même qu'elles aient fait leurs preuves. Au même moment, des bruits retentirent. Les gardes venaient dans leur direction. Moon avait pris un couloir transversal, laissant Gwendal à leur merci. La métamorphe soupira de nouveau. Elle voyait bien que le roux voulait que Gwendal fasse ses preuves, mais après cette petite altercation, elle songea que ce n'était pas forcément le moment. Elle s'avança de quelques pas, tira Gwendal en arrière et ne lui laissa pas le temps de réagir, l'entraînant avec elle dans sa cachette.

Une explosion avait secoué les murs, si fort que Moon faillit se retrouver par terre, et par conséquent se retrouver dans le champ de vision de Gwendal et des gardes qui ne manqueraient pas de leur flanquer une bonne correction si ils les trouvaient là. Et vu le vacarme produit par l'autre cinglé, cela ne manquerait pas d'arriver. C'est quoi, ce mec? s'interrogea l'illusioniste, plus perplexe qu'effrayé. Il connaissait le pouvoir de l'autre jeune homme, bien entendu, mais il le pensait moins... puissant. Moins surprenant. Et - il regretta aussitôt cette pensée - moins intéressant.

Les pas des gardes se rapprochaient inévitablement, et ceux-ci semblaient plus remontés que jamais. Moon examina ses options: il aurait pu s'enfuir, laissant le responsable de la situation expliquer cet événement inattendu - lui n'y était pour rien, après tout. Mais Ophélie était avec Gwendal, et pas question de laisser son amie en mauvaise posture. Moon avait peut-être de nombreux défauts, mais si il y en avait un qui ne faisait pas partie de la liste, c'était l'égoïsme. Hors de question d'abandonner la jeune fille à son sort.

Sortant de sa cachette, Moon s'approcha d'un pas qu'il voulait assuré.

- Grouillez-vous, on a pas beaucoup de temps.

Un mur apparut aussitôt qu'il eut prononcé ces paroles, au papier-peint sombre et un peu vieillot comme celui qui tapissait le couloir - une illusion, bien évidemment. Les gardes ne tarderaient pas à s'en rendre compte, mais c'était son seul plan. Attrapant la main de la Métamorphe sans se soucier de leur camarade, Moon se mit à courir sans trop savoir où il allait. Il y aurait bien une porte qui leur permettrait de se cacher le temps qu'il faudrait - et si ce n'était pas le cas... il n'auraient qu'à improviser.

- Je ne retournerais pas encore une fois en Détention, se jura-t-il.