EVENT 2.4 Un incendie douteux

Nous retrouvons Moon, Ophélie, Eden et Gwendal en détention. Il est midi et le soleil rayonne dans le ciel. Les enfants sont assis aux quatre coins de la salle, le silence règne. Derrière la porte se trouve plusieurs gardes, le directeur ayant demandé au moins quatre gardes par précaution car comme tous le savent, Moon, Ophélie, Gwendal et Eden sont des enfants "rebels" et "douteux". Le déjeuner va arriver vers midi quarante-cinq, il sera apporté par un garde. Vers minuit, un incendie se déclenche dans la salle de détention, les gardes sont partis, le bâtiment est désert laissant les enfants enfermés en détention. Ils vont devoir allier leur pouvoirs pour sortir car ils savent que sinon tout est fini. Mais ce ne sera pas si simple...

Gwendal est assis en tailleur dans un coin de la cellule. Il est enfermé en Détention, en compagnie de Moon, Ophélie et Eden. Aucun ne tente de parler et c'est très bien ainsi. Les minutes passent, semble s'éterniser, s'étirer à l'infini. Son ventre gronde, il devra pourtant attendre le repas durant quarante-cinq minutes.

Gwendal soupire longuement en se passant la main dans les cheveux.

-Pourquoi je suis ici déjà ? demande le jeune homme. Ah oui, c'est vrai ! Je suis un élève rebelle et dangereux. Il vaut mieux m'enfermer pendant la journée, je pourrais causer du tort à mes petits camarades.

Il ricane et son visage se tort en un rictus méprisant.

-Autant les deux membres du gang des gens pas contents, c'est normal vous êtes des méchants enfants qui passent leurs journées à faire des bêtises. Eden je sais pas pourquoi t'es là mais j'en ai un peu rien à faire. Ah mais oui, j'oubliais, on est des Mutants, des p**ains de gamins avec des pseudos super-pouvoirs, des bêtes de foire. On est différent alors ça fait de nous des gens dangereux, on nous enferme, on nous traite de criminels, on observe nos moindres faits et gestes, on traque ce qu'il y a de bizarre chez nous. On espère régler notre défaillance, mais personne n'a compris qu'on est des cas désespérés.

Il pointe sur Moon et Ophélie un doigt accusateur.

-Et vous deux avec votre espoir naïf de pouvoir faire changer les choses, vous êtes stupides. Vous vous prenez pour des gens importants, pour des rebelles, mais vous êtes aussi naïf que moi. Ils ne nous laisseront jamais sortir d'ici, on est fichu.

Son monologue laisse place à un silence. Gwendal vient de livrer tout ce qu'il a sur le cœur à des gens dont il ne connait quasiment rien. Il sent les larmes lui monter aux yeux mais les refoule avant qu'elles ne débordent. Un homme virile ne pleure pas, c'est le rôle des gamines.

Eden était en détention comme toujours. Cela fait maintenant six mois qu'il est arrivé au Refuge. Et ça fait cinq mois et deux semaines qu'il passe ses journées en détention. Mais aujourd'hui est un jour particulier puisqu'il n'est pas seul. Gwendal, Moon et Ophélie sont là. Il ne se passe rien. On ne parle pas. Ah si, finalement Gwendal se met à  insulter les gens qui ne sont pas comme nous. 

-Gwendal tu te fous de ce que je fais là mais je vais te le dire, je suis là parce-que, figure toi qu'un jour j'ai essayé de me casser très loin d'ici mais j'ai pas réussi. Donc je suis en détention h24 "pour éviter que je recommence". J'ai même pas de chambre, je mange en détention, je dors en détention et j'utilise mon pouvoir en détention - parce-que le temps est incroyablement long quand on est seul. On est peut-être des mutants mais au moins, si ils ont besoin de nouveaux acteurs pour les prochains X-men, on pourra toujours passer le casting, faut voir le bon côté des choses. 

Eden fit un grand sourire.

-D'ailleurs je peux faire ce que je veux ici parce-que dans huit mois, j'aurais seize ans et tout le monde sait ici que tous les gosses qui ont eu seize ans ont subitement disparu. Dans huit mois, ils vont sans doute m’emmener dans leurs labos chelous et hyper secrets. Je vais devenir une machine. Grâce à moi on peut enfin inventer la machine à voyager dans le temps. Pas mal hein. Enfin...bon de toutes façons ma vie est m**dique. Nos vies sont m**diques.

Eden s'allongea par terre. Il regarda le plafond. Il avait peur de ce qui allait lui arriver dans huit mois. Il ne montrait jamais ses sentiments, il dédramatisait toujours. Même dans les pires situations il trouvait le moyen de positiver.